Pour les chefs de chœur et choristes
Émission complète
est diffusée trois fois par semaine sur Radio Courtoisie.
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NB : Les cinq chants du Propre de la messe du treizième dimanche après la Pentecôte seront en ligne sur ce site dès le jeudi 15 août, en fin d’après midi.
Les cinq pièces du Propre de cette messe de l’Assomption à l’intention des choristes sont interprétées (sans doute en 2001) par les séminaristes de l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre (ICRSP). Le CD est en vente sur la Boutique d’Una Voce. La messe est couplée avec celle de l’Immaculée Conception.
C’est un enregistrement plus ancien d’une célèbre abbaye que je vous propose dans l’émission. Écoutez-en ci-dessous une courte présentation…
Bonne écoute ut in ómnibus glorificétur Deus…
Jeudi 15 août 2024
In Assumptione B.V.M.
Assomption de la Sainte Vierge Marie.
Fête d’obligation. Blanc.
La fête de l’Assomption de la Sainte Vierge est une des plus grandes fêtes de l’année, fête d’obligation et jour férié, même lorsqu’elle tombe en semaine. C’est aussi la fête patronale de la France depuis la consécration de notre pays à Notre Dame par le roi Louis XIII en 1638.
On sait que le dogme de l’Assomption de la Sainte Vierge a été proclamé solennellement en 1950 par le pape Pie XII, affirmant comme vérité de foi que la Bienheureuse Vierge Marie a été élevée au ciel en corps et en âme sans connaître la corruption du tombeau. Mais s’il a fallu attendre le XXe siècle pour cette proclamation, la fête de l’Assomption, ou de la ” Dormition ” de la Sainte Vierge était célébrée depuis longtemps. Depuis la promulgation du dogme, un nouveau formulaire pour la messe a été prescrit par le décret du 31 octobre 1950. Ce nouveau formulaire met plus l’accent que l’ancien sur la souveraine dignité de Marie. C’est cette messe Signum magnum qui est chantée dans le rit romain traditionnel selon les Livres liturgiques de 1962. Le Graduel de 1974 a curieusement repris des pièces de l’ancienne messe, antérieure à 1950.
– Le compteur de ce site nous apprend que vous êtes très nombreux à profiter de nos émissions et nous nous réjouissons car rayonne ainsi la louange divine. Sachez toutefois que nous ne pouvons compter que sur votre aide matérielle pour faire face à nos inévitables frais (achat de disques, de matériel audio, informatique…)
– Le site Introibo vous procurera d’intéressants commentaires de Dom Guéranger, Dom Baron, Dom Schuster…
– Vous pouvez accéder, à la fin de cette page, au lien qui vous permettra d’obtenir la partition du psaume de communion que nous vous recommandons d’interpréter en alternance avec l’antienne.
Comme annoncé précédemment, c’est vers l’abbaye bénédictine de Saint-Pierre de Solesmes que nous allons nous tourner cette année. Dom Gajard dirigeait le chœur monastique. Le vinyle 33T qui nous intéresse a été enregistré en juin de l’an de grâce 1955. Il incluait également la messe de la fête de l’Ascension comme le montre la pochette du microsillon ci-dessous :
► Introït : Signum magnum
le texte de l’Introït provient du livre de l’Apocalypse de saint Jean au chapitre 12 :
Signum magnum apparuit in cælo : mulier amicta sole, et luna sub pedibus eius, et in capite ejus corona stellarum duodecim.
Un grand signe apparut dans le ciel : une femme, revêtue de soleil, la lune sous les pieds et, sur la tête, une couronne de douze étoiles.
Cette femme qui est ainsi glorifiée est avant tout la figure de l’Église qui va entamer contre le dragon un combat sans merci, mais ce texte s’applique aujourd’hui à Marie écrasant sous son pied la tête du serpent et couronnée dans le ciel. Cette vision grandiose, cosmique, appellerait semble-t-il une mélodie éclatante, or celle qui a été choisie, empruntée à un Introït du commun des Martyrs, est douce, calme et peu développée, mais pleine d’une paisible et joyeuse assurance.
Cet Introït est accompagné du premier verset du psaume 97, cantique d’action de grâces qui revient souvent dans la liturgie, notamment à Noël et à Pâques.
Cantate Domino canticum novum : quia mirabilia fecit.
Chantez au Seigneur un chant nouveau, car il a fait des merveilles.
► Graduel : Audi filia
Pour la nouvelle messe de l’Assomption composée en 1950 on a repris au Graduel une pièce ancienne qui figurait au commun des vierges. Le texte est tiré du psaume 44, le cantique nuptial que nous avons déjà souvent rencontré ; il fait l’éloge à l’occasion de leurs noces du roi d’Israël et de son épouse, qui sont la figure du Christ et de l’Église, mais la liturgie l’applique aussi souvent à Marie ou aux vierges consacrées. Les deux versets qui forment ce Graduel sont pris dans l’éloge de la reine.
Audi filia, et vide, et inclina aurem tuam : et concupiscet Rex pulchritudinem tuam. Tota decora ingreditur filia Regis, texturæ aureæ sunt amictus ejus.
Écoute ma fille et regarde, tends l’oreille : le roi est épris de ta beauté. La fille du roi s’avance toute belle, ses vêtements sont tissés d’or.
Ces versets s’appliquent très bien à la Vierge Marie dont l’éclat et la beauté surpassent toutes les créatures, et qui maintenant règne avec son fils dans le ciel. On trouve cet éclat et cette beauté dans la mélodie aux amples vocalises, avec l’enthousiasme triomphal qui manquait à l’Introït.
► Alléluia : Assumpta est
l‘Alléluia de l’Assomption est la seule pièce de l’ancienne messe qui ait été conservée dans la nouvelle. Le texte n’est pas tiré de la Sainte Écriture ; c’est un refrain qui revient à plusieurs reprises dans l’office de la fête.
Assumpta est Maria in cælum : gaudet exercitus angelorum.
Marie a été élevée au ciel, l’armée des anges se réjouit.
La mélodie traduit admirablement par ses montées et ses descentes très légères le mystère de ce jour et la joie des esprits célestes.
► Offertoire : Inimicitias
L‘Offertoire de la messe de l’Assomption est une pièce nouvelle composée en 1950, dont le texte est tiré du livre de la Genèse. On se rappelle que l’Introït était tiré de l’Apocalypse, le dernier livre de la Bible, et nous voici maintenant ramenés au premier livre, au tout début de la Sainte Écriture. Il y a pourtant un rapport certain entre les deux textes. Le chapitre 12 de l’Apocalypse nous montrait le combat et la victoire d’une femme sur le dragon infernal. Elle vengeait ainsi une autre femme, Ève, celle de la Genèse, qui avait succombé aux ruses du serpent. Et Dieu lui-même s’adressant au serpent avait annoncé cette revanche. Ce sont les paroles que nous chantons aujourd’hui.
Inimicitias ponam inter te et mulierem, et semem tuum et semen illius.
Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance.
La descendance de la femme c’est évidemment le Christ qui vaincra Satan et ses suppôts, mais c’est le Christ par Marie. C’est elle la fille d’Ève qui écrase la tête du serpent, ce qui lui vaut d’entrer aujourd’hui dans la gloire. La mélodie, qui reprend des formules d’autres Offertoires, notamment celui du onzième dimanche après la Pentecôte, fait de ce texte une affirmation solennelle et pleine de fermeté ; c’est vraiment Dieu qui parle.
► Communion : Beatam me dicent
Le texte de l’Antienne de Communion de la messe de l’Assomption est tiré du Magnificat:
Beatam me dicent omnes generationes, quia fecit mihi magna qui potens est.
Toutes les générations me diront bienheureuse, car le Tout Puissant a fait pour moi des merveilles.
C’est la Sainte Vierge qui parle, et, avec son humilité admirable, elle renvoie à Dieu toute la gloire qu’elle a méritée pour les merveilles qu’elle a accomplies, gloire dont elle jouit aujourd’hui dans le ciel. C’est cette humilité que traduit parfaitement la mélodie de cette petite antienne toute simple, légère et joyeuse.
Le site nord-américain Musica Sacra nous offre des partitions du psaume qui peut être interprété en alternance avec cette antienne de communion . C’est aisément déchiffrable pour tout choriste et nous encourageons vivement les chefs de scholas à les imprimer et à les travailler lors des répétitions. La psalmodie est le meilleur moyen d’apprendre à déclamer la phrase latine, à respecter les accents toniques, à prononcer cette langue liturgique sans hésiter…