LUX AMORIS
« Si le chant n’a pas la valeur du silence qu’il a rompu, qu’on me restitue le silence. Oui, l’œuvre d’art n’agit que par sa qualité. C’est par là qu’elle s’inscrit dans l’ordre de la Charité. »
Ainsi s’exprimait le 2 juillet 1957 Joseph Samson, Maître de chapelle de la cathédrale de Dijon (…) Avec Pierre-Louis, Camille, Louise et d’autres amis chanteurs, nous nous sommes aperçus qu’un peu d’exigence et d’engagement permettait d’accomplir beaucoup, et qu’en travaillant nous pouvions produire ensemble quelque chose de beau
Deux centenaires pour honorer Dom Joseph Gajard (1885-1972)
Deux centenaires ? Oui, mais à des époques différentes, et l’un concerne sa naissance et l’autre sa mort !
« La musique grégorienne est chose d’âme, et se situe sur un plan supérieur, comme toute la liturgie, dont elle participe et est inséparable ; elle est une spiritualité, une manière d’aller à Dieu, de conduire les âmes à Dieu, un procédé souverainement efficace de sanctification et d’apostolat . »
« Dégager autant que faire se peut l’enrichissement réel qu’apportent les mélodies aux paroles, l’intensité d’expression qu’elles leur confèrent et, partant, le surcroît d’amour et de dévotion qui peut naître dans les âmes d’un contact assidu avec elles. »
Ces citations, choisies parmi des dizaines d’autres, caractérisent très bien l’orientation que Dom Joseph Gajard donna à l’œuvre de toute sa vie : soixante ans d’apostolat grégorien
George DESVALLIÈRES
« Le peintre de l’homme de douleurs et de l’héroïsme chrétien »
C’est ainsi que Maurice Denis qualifia son ami et confrère George Desvallières avec qui il fonda les « Ateliers d’art sacré » en 1919. Surtout connu pour sa peinture aux couleurs fauves de la Grande guerre où il perdit un fils, il a porté à une forme d’incandescence la peinture à caractère religieux qui porte la marque de sa conversion vers 1905 : « J’ai cherché Dieu partout, j’ai longtemps couru après Dieu. »
« J’ai voulu qu’on n’entrât pas dans l’église du Saint-Esprit sans comprendre que Jésus a souffert pour nous. J’ai essayé de montrer sa souffrance, mais ce n’est pas encore cela. Puis je voulais faire comprendre que cette souffrance n’est pas achevée, mais doit se continuer dans l’homme jusqu’à la fin des temps »
Marie-Elisabeth Galloüedec et la schola Vocem Laudis
En ce dimanche de janvier 2022, la messe était célébrée au maître-autel et les fidèles occupaient non seulement la grande nef de ce vaste édifice, mais aussi les bas-côtés. L’église était comble et j’assistais à cette grand’messe, grand-orgue, grégorien, polyphonie, chanteurs soutenus par l’orgue de chœur, homélie en chaire et je me demandais en silence : est-ce un tel office que le pape François voudrait voir disparaître ? Est-ce de telles cérémonies pieuses, recueillies, où le silence a aussi sa place, et dont l’assistance est surtout composée de jeunes gens, qu’on voudrait nous priver ?
De senectute
Pourquoi le poème De senectute d’Érasme est-il connu aussi sous l’énoncé le carmen équestre (prononcer : ekwestré) ou carmen alpestre (poème des Alpes) ?
Pendant l’été de 1506, son auteur franchit les Alpes pour un séjour en Italie, si longtemps désiré. Il va avoir quarante ans, âge de la plénitude des forces et des accomplissements, des succès, mais aussi des déceptions, du déclin. Un homme de son siècle pouvait alors se voir au seuil de la vieillesse. La longue marche à cheval, par les voies de la montagne, a laissé au voyageur le loisir d’un bilan des années accomplies ;
Les réflexions d’Érasme vont le conduire à un renouvellement de la conscience et de la volonté, dans un poème qui n’est pas une œuvre composée à la table de travail selon un projet choisi, mais l’expérience imposée et vécue d’un progrès spirituel